Situations
beaucoup plus fréquentes dans les associations qu'on l'imagine.
Beaucoup d'entre elles
restent à l'état latent du non dit, du ressentiment, parfois de la colère
puis aboutissent à la démotivation, à l'absence de participation active
antichambre du départ du (des) membre concerné qui quitte cette
association, voir le secteur associatif, ou crée une association
concurrente.
C'est du gâchis inutile
et coûteux en énergie dépensées, voir en finances
Les causes de ces
divergences et conflits sont peu nombreuses :
- conflits entre
personnes, prenant parfois leur racine dans des situations ou faits
extérieurs à l'association
- volonté de pouvoir
(confusion entre pouvoir absolu et mandat)
- conflits de pouvoirs
entre les dirigeants ou les instances dirigeantes
- différences d'options
concernant la manière de faire fonctionner l'association, parfois la
manière d'orienter celle ci.
- absence de réponse
dans les statuts, cause fréquente mais aussi cause d'aggravation de
nombreux petits conflits, voir de paralysie de l'association
PREVENTION
Il est relativement facile
(comparativement aux efforts et chance de réussite d'un règlement de
conflit) de prévenir la plupart de ces risques. Deux actions préventives
sont à faire:
- améliorer, dépoussiérer,
rajeunir, mettre à jour... les statuts de l'association. Ils sont créés,
en principe, pour faciliter le fonctionnement et permettre de trouver
une solution à toute situation difficile. C'est le code de la route
de l'association. C'est aussi le document sur lequel se
pencheront prioritairement les juges et administrations pour apprécier
les faits et la vie de l'association.
- prévoir à chaque
pouvoir ou attribut de fonction une forme de “ contre-pouvoir ” ou
plutôt d'arbitrage ou de recours à un autre niveau pour régler les
différents ou éviter les impasses. L'assemblée générale des
membres devant être ( mais aucune loi ne l'impose, sauf si les
statuts le prévoient ) le recours ultime.
En cours de fonctionnement
une autre action de prévention est de donner la parole aux membres, de
les informer, de les faire participer aux décisions et seulement ensuite
de faire jouer les instances et pouvoirs décisionnels de l'association.
Pour aboutir à des
propositions constructives l'analyse des statuts ou l'audit sont des
moyens presque toujours nécessaires.
A l'inverse parmi les
provocations possibles de la part des dirigeants :
- considérer qu'une fois
élu le dirigeant n'a plus de compte à rendre, ou sinon à l'assemblée
générale l'année suivante (et souvent sur la base d'un rapport très
-trop- succinct)
- ignorer les demandes de
parole et de participation provenant des membres
- refuser de leur
communiquer les informations sur le fonctionnement de l'association
(“ ...c'est aux élus de faire ça ... ”)
- refuser de donner
les renseignements sur la gestion financière, la comptabilité,
l'origine et le détail des recettes et dépenses, les conventions et
contrats signés, ...
- considérer que le
temps passé bénévolement est une excuse ou le prétexte à des “
compensations ” ...
ANALYSE DES STATUTS
Il est difficile pour des
créateurs d'association de deviner les pièges que comporte la rédaction
de statuts. Trop souvent ils recherchent la simplicité pour éviter de se
“ compliquer ” la vie. Et c'est à partir de cet état d'esprit que
leur vie deviendra compliquée presque certainement.
Il est encore plus
difficile, pour les créateurs de l'association, de se mettre en position
de “ critiquer ” ce qu'ils ont mis en place.
L'aide d'un intervenant
extérieur, si possible neutre vis à vis de l'association mais aussi au
sein du monde associatif, pour pratiquer cette analyse est plus qu'utile
car lorsque les membres de l'association s'y essayent ils confondent
analyse “ à froid ” avec analyse à travers le filtre de leurs idées
et option (donc de leurs divergences) et mélangent analyse objective et
argumentation en faveur de leurs conceptions.
Cette analyse peut avoir
deux approches:
- analyse du texte, des
procédures et méthodes prévues, des vides ou absences de réponse
pouvant être néfaste. Ceci sans remettre en cause les orientations
choisies.
- même opération
mais en incluant les orientations de l'association afin de vérifier
la pertinence des choix statutaires effectués par rapport au but de
celle ci.
Lorsqu'il existe un règlement
intérieur celui ci doit être intégré dans l'analyse.
Dans les deux types
d'analyse la conformité avec les textes législatifs et réglementaires,
voir avec la fédération à laquelle est affiliée l'association (ce qui
nécessite de connaître les statuts et le règlement intérieur de cette
fédération, il est alors fréquent de découvrir que personne dans
l'association ne connaît ces documents) fait parti de cette analyse.
Ce travail peut se réaliser
sur pièces et à distance.
Il peut aussi se doubler
d'interviews des dirigeants et membres. mais alors on est proche de
l'audit
AUDIT DU FONCTIONNEMENT
ET DE LA GESTION
L'audit ajoute à
l'analyse des statuts et règlement intérieur l'étude du fonctionnement
de l'association, de la gestion (et particulièrement de la gestion
comptable et de la communication avec les membres), des procédures et méthodes,
des idées et opinions et éventuellement de la gestion du personnel.
Peuvent aussi faire parti
de cette étude les conventions et contrats passés entre l'association et
d'autres personnes morales ou publiques.
LES ETAPES DE LA CRISE
Les niveaux de résolution
sont peu nombreux : deux.
- Soit l'association
trouve en elle même l'énergie, la volonté et les compétences pour
résoudre la difficulté
- soit le recours est au
niveau de la justice (Tribunal de Grande Instance) lorsqu'une des
parties pense qu'il existe
- des violations de
statuts
- des fautes de gestions
- des décision prises
sans appliquer les procédures ou méthodes prévues par les statuts
- le non respect d'une
loi ou d'un texte réglementaire
Les étapes, en interne,
devraient être les suivantes:
- que disent les statuts
sur ce problème :
- ils sont silencieux =
provoquer une assemblée générale (si cela est conforme avec ces
statuts) pour résoudre le problème et proposer les modifications de
ces statuts pour répondre, à l'avenir, à des cas similaires
- ils prévoient une procédure
ou l'instance dirigeante à laquelle est attribuée la responsabilité
de cette situation = la convoquer
- la situation est prévue
mais bloquée par des prises de position personnelles
- convoquer l'assemblée
générale des membres
- la situation est prévue
par les statuts mais ceux ci n'ont pas été adaptés aux nouvelles
lois ou réglementations. Dans ce cas ce sont les textes nouveaux (législatifs
ou réglementaires) qui s'imposent, les statuts ne pouvant être
prioritaire par rapport aux lois en vigueur.
- des dirigeants refusent
de mettre en application les statuts ou la réglementations et
refusent également de convoquer l'assemblée générale : recours à
la justice
LE BESOIN DE
CONCILIATEURS/ARBITRES
Le recours à la justice
effraie les membres. Il est coûteux et long. Il est souvent ressenti
comme une “ faute ” envers l'association. C'est aussi un moyen parfois
disproportionné avec le différent ou le conflit.
Il serait utile que soit
créé, par les moyens propres au monde associatif ou avec le concours de
l'administration un niveau intermédiaire qui serait du genre “
conciliateur ” ou “ d'arbitrage ”. Ce moyen intermédiaire pourrait
être composé de bénévoles ayant compétence dans le domaine du droit
associatif, soit un par département mais le mieux serait une commission
de trois membres par département.
Le recours à ce niveau
serait gratuit, facile et ouverts à tous les membres et dirigeants. Il
n'aurait qu'un rôle consultatif et émettrait un avis n'ayant donc pas
d'aspect obligatoire. |