REGROUPEMENT DE COMMUNE ET DESERTIFICATION
ASSOCIATIVE
Les besoins d'amélioration (ou de productivité) poussent les niveaux
administratifs à évoluer : les départements perdent la côte au profit des
régions. Il est vrai que la référence prise par Napoléon pour créer les
départements ( tout point du département devant être à moins d'une
journée de cheval du chef lieu ...) devient ... désuète à l'époque d'internet.
Les communes se regroupent et unissent leurs moyens.
Et les associations ?
Elles subissent ces "évolutions".
Commencent à apparaître, ici et là, ici des conseils, là des suggestions,
autre part des pressions ou des exigences : c'est la communauté de
commune qui accordera désormais les subventions.
Donc regroupez vous, fusionnez si vous voulez avoir accès aux locaux
intercommunaux ...
Au delà des atteintes à la liberté d'associations ( certaines exigences
pourraient bien relever du tribunal administratif pour abus de droit ou
atteinte à la liberté d'association) un plus préoccupant problème apparaît
: celui de la disparition des associations trop petites pour être
considérées, ou exerçant leur activité dans des communes trop petites ( ou
surtout trop éloignées du centre du canton) ou dont les élus perdent leur
prérogatives à travers ces regroupements.
C'est un tissu social qui se réduit et encore au détriment de la France
non urbaine.
Bien sur ces petites associations font parfois sourire, cloche merle et la
guerre des boutons y survivent encore. C'est aussi ce qui fait leur
attrait.
Mais ce sont des structures de vie sociale, sur les lieux de vie des
habitants qui risquent de disparaître. Après le facteur, le boucher, le
poissonnier, le coiffeur, le curé ... ce seront les dirigeants de ces
associations qui cesseront d'exister trop éloignés du siège de
l'association devenu cantonal. Ou tout simplement parce que le nombre de
siège de dirigeants diminuera proportionnellement à celui des associations
et que "naturellement" les sièges de dirigeants de l'association
'"cantonale" seront pris par les personnes plus compétentes ou ayant plus
d'entregent.
En même temps un mouvement identique mais moins apparent existe dans le
secteur associatif sportif. Tant parce que les dirigeants deviennent
difficiles à trouver que pour obtenir (enfin) des résultats du niveau
supérieur des associations sportives fusionnent ou créent une structure
commune réunissant leurs meilleurs joueurs, surtout les jeunes, pour créer
des sections élites. Là aussi on regroupe ...
Parfois ce sont les fédérations sportives qui encouragent, voir créent,
discrètement, ce mouvement. L'image de marque de notre activité sportive
est en jeu disent elles ... La recherche de promotion ou de carrière ne
peut être contestée, permettant la montée de dirigeants, d'animateurs ou
d'encadrant à des niveaux supérieurs. Mais les efforts pour soutenir les
petites associations, pourtant viviers naturels de leur licenciés, et
leurs dirigeants n'apparaissent pas à la hauteur des besoins. Il semble
même qu'ils se trouvent ainsi simplifiés et que la disparition de ces
petites associations facilite cette "économie" de moyen, y compris sur le
plan financier.
S'agit il d'une nouvelle forme, inévitable, de jacobinisme ou de sélection
naturelle? |
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