Le  pouvoir d'agir en référé
Accueil Remonter Plan du site

 

Le pouvoir d'agir en référé

Décision n° 248310 du 13 novembre 2002 ( séance du 28 octobre 2002)

L'action en référé d'une association a été présentée par le président d'une association après en avoir eu le mandat par le conseil d'administration de l'association.

Le juge des référés, sur la demande de la partie adverse, a rejeté cette requête en considérant plusieurs motifs dont celui du non respect des statuts de l'association qui disposent que l'action en justice doit être autorisée par l'assemblée générale des membres.

Le Conseil d'Etat considère dans sa décision :
" Considérant, en troisième lieu, que la circonstance que le président de l'ASSOCIATION ALLIANCE POUR LES DROITS DE LA VIE a présenté la requête au nom de cette dernière après avoir été habilité par le conseil d'administration, alors qu'en vertu des statuts de l'association, seule une délibération de l'assemblée générale pouvait l'autoriser à agir en justice, n'est pas, en raison de la nature même de l'action en référé qui ne peut être intentée qu'en cas d'urgence et ne permet, en vertu de l'article L. 511-1 du code de justice administrative, que de prendre des mesures présentant un caractère provisoire, de nature à rendre cette requête irrecevable ;


Cette décision prend en compte :

*  la notion d'urgence auquel le référé doit répondre ( un référé ne peut trancher sur le fond de la question posée mais sur les aspects immédiats d'urgence ou de sécurité vis à vis desquels il convient de prendre une décision évitant soit l'aggravation de la situation soit des conséquences pouvant s'avérer  irrémédiables).

* les délais que nécessiterait la convocation, dans les formes prescrites statutairement, d'une assemblée générale incompatibles avec l'urgence de la situation.

Cette jurisprudence ne peut s'étendre aux autres formes d'action en justice ( tribunal administratif ou Tribunal de Grance Instance)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Pour la petite histoire j'ai accompagné ce lundi 9 décembre le président du Club Nautique ( la commune a décidé de retirer la délégation de service publique à son association ce qui m'a fort occupé il y a un an, plusieurs procés sont en cours)  à la cour d'appel de Rennes pour l'audience au cours de laquelle était jugé l'appel de la commune (condamnée en référé pour voie de fait , en premier ressort - elle avait changé à l'improviste les serrures des locaux communaux empêchant l'association de se réunir et de poursuivre ses activités-).
L'avocat de la commune a plaidé différentes objections dont justement celle que le président n'avait pas été, là aussi,  habilité par l'assemblée générale à cet effet. Il devait ignorer ce tout récent jugement du C.E.. Le nôtre, auquel j'ai transmis une copie de la décision intégrale du C.E. juste avant l'audience, a évidemment eu toute facilité pour rejeter cette objection... Mais ce n'était pas les seuls arguments de la partie adverse : jugement mis en délibéré au 11 février ....
 

Copyright © 2002-2003  ELODIS. Tous droits réservés - Rédaction: Marc Decarpentrie  Réalisation: Alfred Heckenmeyer Révision : 11/04/2003 23:24